Vous manquez d’espace dans votre logement et envisagez d’agrandir votre maison plutôt que de déménager ? Cette solution séduit de plus en plus de propriétaires qui souhaitent optimiser leur habitat sans changer de cadre de vie. Toutefois, avant de vous lancer dans ce projet d’envergure, une question administrative essentielle se pose : devez-vous déposer un permis de construire ou une simple déclaration préalable de travaux ? Ce choix dépend de plusieurs critères qu’il convient de maîtriser pour éviter tout risque de refus ou de sanction. Découvrez dans cet article tout ce qu’il faut savoir sur les démarches administratives liées à l’extension de maison.
Pourquoi agrandir sa maison ?
Avant d’aborder les aspects réglementaires, rappelons les avantages d’une extension de maison. Face à un besoin d’espace supplémentaire lié à l’arrivée d’un enfant, au télétravail ou simplement au désir de plus de confort, l’agrandissement constitue une alternative pertinente au déménagement.
Les statistiques montrent que les Français privilégient de plus en plus cette solution : près de 68% des propriétaires préfèrent agrandir leur logement plutôt que de déménager. Cette tendance s’explique par plusieurs facteurs, notamment l’attachement à son quartier, la volonté de maîtriser son projet et d’adapter son habitat à ses besoins spécifiques.
Une extension bien conçue permet non seulement d’augmenter la surface habitable, mais également de valoriser son patrimoine immobilier. Selon le type d’extension réalisée et les matériaux choisis, la plus-value peut être significative lors d’une revente éventuelle. L’extension offre aussi l’opportunité d’améliorer les performances énergétiques du logement en intégrant des matériaux et équipements récents.
Les différents types d’extensions de maison
Avant de déterminer quelle autorisation administrative est nécessaire, il convient de comprendre les différentes formes que peut prendre une extension de maison.
L’extension latérale ou horizontale
L’extension latérale constitue la solution la plus courante lorsque le terrain le permet. Elle consiste à construire une nouvelle pièce en prolongement de la maison existante, généralement de plain-pied. Cette extension peut accueillir une chambre supplémentaire, un bureau, une suite parentale ou encore agrandir un salon.
Ce type d’agrandissement nécessite que l’extension communique avec la maison principale par des ouvertures existantes ou nouvelles. Sans communication directe, l’administration considérera la construction comme un bâtiment indépendant, soumis à des règles plus strictes.
L’extension horizontale peut être réalisée en divers matériaux : ossature bois, parpaings, briques, acier ou encore béton cellulaire. Chaque matériau présente ses avantages en termes de coût, de délai de construction et de performance thermique.
La surélévation de toiture
Lorsque le terrain ne permet pas d’extension horizontale ou que les règles d’urbanisme locales l’interdisent, la surélévation constitue une alternative intéressante. Cette technique consiste à rehausser les murs de la maison existante pour créer un étage supplémentaire.
La surélévation représente un chantier plus complexe et généralement plus coûteux qu’une extension latérale. Elle nécessite de vérifier la capacité portante des fondations existantes et peut impliquer d’importants travaux de maçonnerie. L’installation d’un escalier pour accéder au nouvel étage doit également être anticipée dans le budget.
Ce type d’agrandissement est particulièrement pertinent en milieu urbain dense où le foncier est rare et précieux. Il permet d’optimiser l’emprise au sol tout en créant de nouveaux espaces de vie.
La véranda
La véranda représente une solution intermédiaire entre l’extension traditionnelle et la structure légère. Elle permet de créer un espace lumineux pouvant servir de jardin d’hiver, de salle à manger ou de salon d’appoint.
Contrairement aux idées reçues, une véranda bien conçue peut être utilisée toute l’année, à condition d’être correctement isolée et équipée d’un système de chauffage adapté. Les vérandas modernes en aluminium ou en PVC offrent d’excellentes performances thermiques.
La véranda crée à la fois de la surface de plancher et de l’emprise au sol, ce qui la soumet aux mêmes règles d’urbanisme que les extensions traditionnelles. Elle doit être considérée comme un prolongement de l’habitation et non comme une simple structure de protection.
L’aménagement de combles
Bien qu’il ne s’agisse pas strictement d’une extension, l’aménagement de combles perdus permet d’exploiter un volume existant pour créer de nouveaux espaces habitables. Cette solution peut s’avérer économique si la charpente et la hauteur sous plafond le permettent.
L’aménagement de combles peut nécessiter des modifications de la charpente, l’installation de fenêtres de toit et des travaux d’isolation. Selon l’ampleur du projet et la création éventuelle de surface de plancher, une déclaration préalable ou un permis de construire peut être requis.
Les notions essentielles à connaître
Pour comprendre quelle autorisation demander, il est indispensable de maîtriser quelques concepts clés du droit de l’urbanisme.
L’emprise au sol
L’emprise au sol correspond à la projection verticale du volume de la construction sur le terrain. Elle comprend tous les éléments de la construction, y compris les débords de toiture et les balcons non soutenus par des poteaux.
Cette notion diffère de la surface de plancher, car elle prend en compte l’encombrement au sol de la construction, quelle que soit la hauteur. Pour une extension, l’emprise au sol permet d’évaluer l’occupation du terrain et son impact sur l’environnement.
Le calcul de l’emprise au sol doit prendre en compte tous les éléments construits : murs extérieurs, terrasses couvertes, auvents, pergolas fermées. Seules les structures entièrement ouvertes comme les terrasses non couvertes ou les escaliers extérieurs sont généralement exclues.
La surface de plancher
La surface de plancher représente la somme des surfaces de tous les niveaux construits, closes et couvertes, dont la hauteur sous plafond est supérieure à 1,80 mètre. Cette mesure s’effectue à partir du nu intérieur des murs.
Contrairement à l’emprise au sol qui mesure l’occupation du terrain, la surface de plancher évalue le volume habitable créé. Elle exclut certains espaces comme les combles non aménageables, les caves avec une hauteur insuffisante, les garages ou les locaux techniques.
Pour une extension, c’est généralement la surface de plancher qui détermine le type d’autorisation à demander. Il est donc crucial de calculer précisément cette surface avant d’entamer toute démarche administrative.
Le Plan Local d’Urbanisme (PLU)
Le PLU constitue le document de référence qui fixe les règles d’urbanisme applicables sur le territoire d’une commune. Il détermine notamment les zones constructibles, les hauteurs maximales autorisées, les distances à respecter par rapport aux limites du terrain et les matériaux à privilégier.
Environ 80% des communes françaises disposent d’un PLU ou d’un document équivalent comme le Plan d’Occupation des Sols (POS). L’existence d’un PLU a une incidence directe sur les seuils d’autorisation pour les extensions de maison.
Consulter le PLU de votre commune avant tout projet constitue une étape incontournable. Ce document est généralement accessible en mairie ou sur le site internet de la commune. Il permet d’identifier les contraintes spécifiques applicables à votre terrain et d’anticiper d’éventuelles restrictions.
Les sites protégés
Certaines zones géographiques bénéficient d’une protection particulière en raison de leur intérêt patrimonial, paysager ou environnemental. Il peut s’agir de sites patrimoniaux remarquables, d’abords de monuments historiques, de sites classés ou de cœurs de parcs nationaux.
Dans ces zones protégées, les règles d’urbanisme sont plus strictes et les délais d’instruction plus longs. Le projet d’extension doit respecter l’harmonie architecturale du site et peut nécessiter l’avis de l’Architecte des Bâtiments de France.
Si votre bien se situe dans un site protégé, renseignez-vous auprès de votre mairie sur les contraintes spécifiques. Le contenu du dossier d’autorisation peut être plus étoffé et des pièces complémentaires peuvent être exigées.
Déclaration préalable ou permis de construire : les seuils à connaître
Le choix entre déclaration préalable et permis de construire dépend principalement de la surface créée par l’extension et de la localisation du terrain.
Extensions de moins de 5 m²
Pour les extensions créant 5 m² ou moins d’emprise au sol ou de surface de plancher, aucune formalité administrative n’est requise. Cette dispense ne concerne toutefois que les projets de très petite taille qui n’ont quasiment aucun impact sur l’aspect extérieur du bâtiment.
Attention cependant : même en l’absence d’obligation de déclaration, le projet doit respecter les règles d’urbanisme en vigueur, notamment les distances par rapport aux limites séparatives et les règles d’aspect architectural prévues par le PLU.
Cette tolérance concerne typiquement l’ajout d’un petit porche d’entrée, d’une avancée de toit ou d’un abri de jardin mineur accolé à la maison. Dès que la surface dépasse 5 m², une déclaration devient obligatoire.
Extensions entre 5 m² et 20 m²
Pour une extension dont la surface de plancher ou l’emprise au sol est comprise entre 5 m² et 20 m², une déclaration préalable de travaux est obligatoire. Cette procédure simplifiée permet à la mairie de vérifier que le projet respecte les règles d’urbanisme sans nécessiter un dossier aussi complet qu’un permis de construire.
La déclaration préalable constitue une autorisation d’urbanisme à part entière. La mairie dispose d’un délai d’instruction d’un mois à compter du dépôt du dossier complet. En l’absence de réponse à l’issue de ce délai, l’autorisation est tacitement accordée.
Ce seuil de 20 m² permet de réaliser des extensions modestes comme l’ajout d’une chambre, d’un bureau ou l’agrandissement d’une pièce existante. Il concerne également les vérandas de taille réduite ou les extensions en bois de type studio de jardin.
Extensions entre 20 m² et 40 m² en zone PLU
Dans les zones urbaines couvertes par un PLU ou un document d’urbanisme assimilé, le seuil de la déclaration préalable est porté à 40 m². Cette disposition, en vigueur depuis 2012, vise à simplifier les démarches pour les projets d’extension de taille moyenne dans les zones urbanisées.
Cette règle s’applique uniquement si votre commune dispose d’un PLU et que votre terrain se situe en zone urbaine, généralement identifiée par les lettres U, UA, UB ou UC dans le document d’urbanisme. Les zones naturelles ou agricoles ne bénéficient pas de cette tolérance étendue.
Cette latitude permet d’envisager des extensions plus ambitieuses comme l’ajout d’une suite parentale complète avec salle de bains, l’agrandissement significatif d’un salon ou la création d’un espace multifonction. Le délai d’instruction reste fixé à un mois.
La règle critique des 150 m²
Le recours à un architecte devient obligatoire si l’extension porte la surface de plancher totale du bâtiment après travaux à plus de 150 m². Cette règle s’applique quelle que soit la surface de l’extension elle-même.
Concrètement, si votre maison fait actuellement 140 m² et que vous souhaitez créer une extension de 15 m², vous franchirez le seuil des 150 m² après travaux. Dans ce cas, même si votre extension de 15 m² pourrait théoriquement faire l’objet d’une déclaration préalable, vous devrez obligatoirement déposer un permis de construire et faire appel à un architecte.
Cette obligation vise à garantir la qualité architecturale et technique des constructions d’une certaine importance. L’architecte apporte son expertise pour concevoir un projet cohérent, respectueux des contraintes structurelles et esthétiquement harmonieux.
Cette exception concerne uniquement les personnes physiques qui agrandissent leur résidence principale pour eux-mêmes. Une société civile immobilière ou un propriétaire bailleur doit recourir à un architecte quelle que soit la surface créée.
Extensions au-delà de 40 m²
Au-delà de 40 m² de surface de plancher ou d’emprise au sol, un permis de construire est systématiquement exigé, que vous soyez en zone PLU ou non. Ce seuil marque la frontière entre les projets d’extension conséquents nécessitant une instruction approfondie et les projets plus modestes.
Le permis de construire implique la constitution d’un dossier plus étoffé et un délai d’instruction de deux mois pour une maison individuelle. La mairie examine le projet de manière détaillée pour s’assurer de sa conformité avec l’ensemble des règles d’urbanisme.
Ces extensions importantes permettent de créer plusieurs pièces ou de réaliser des projets ambitieux comme l’ajout d’un étage complet, la construction d’une aile supplémentaire ou l’agrandissement massif de l’espace de vie principal.
La déclaration préalable de travaux
La déclaration préalable constitue une procédure simplifiée qui concerne les projets d’extension de faible importance.
Qu’est-ce qu’une déclaration préalable ?
La déclaration préalable est une autorisation d’urbanisme qui permet à la mairie de vérifier que le projet respecte les règles d’urbanisme en vigueur. Elle s’inscrit dans une démarche informative et préventive visant à contrôler l’évolution du bâti sur le territoire communal.
Cette autorisation concerne non seulement les extensions de construction, mais aussi les modifications de l’aspect extérieur d’un bâtiment, certains aménagements intérieurs ou les changements de destination. Dans le cadre d’une extension, elle s’applique aux projets de surface modérée.
La déclaration préalable présente l’avantage d’être moins contraignante qu’un permis de construire en termes de constitution de dossier et de délai d’instruction. Elle n’en demeure pas moins une autorisation officielle dont le non-respect peut entraîner des sanctions.
Le dossier de déclaration préalable
Pour constituer un dossier de déclaration préalable, vous devez remplir le formulaire Cerfa n°13703 intitulé « Déclaration préalable à la réalisation de constructions et travaux non soumis à permis de construire portant sur une maison individuelle et/ou ses annexes ».
Ce formulaire doit être accompagné de plusieurs pièces graphiques : un plan de situation du terrain permettant de localiser la parcelle dans la commune, un plan de masse indiquant l’implantation du projet sur le terrain avec les côtes et dimensions, un plan en coupe du terrain et de la construction, ainsi que des plans des façades et des toitures montrant l’aspect extérieur du projet.
Selon les spécificités du projet, des documents complémentaires peuvent être requis, notamment une notice descriptive expliquant le projet ou des photographies permettant de situer le terrain dans son environnement proche et lointain.
Le nombre d’exemplaires à fournir varie selon les communes, généralement entre deux et quatre exemplaires. Renseignez-vous auprès du service urbanisme de votre mairie pour connaître les modalités exactes de dépôt.
Le délai d’instruction
Le délai d’instruction d’une déclaration préalable est d’un mois à partir de la date de dépôt du dossier complet. Ce délai peut être prorogé d’un mois supplémentaire dans certains cas, notamment si le projet se situe dans un site protégé ou nécessite l’avis d’autres services.
La mairie dispose d’un délai d’un mois à compter du dépôt pour demander d’éventuelles pièces complémentaires si le dossier est incomplet. Vous aurez alors trois mois pour fournir les documents manquants, faute de quoi votre demande sera considérée comme rejetée.
En l’absence de réponse de la mairie à l’issue du délai d’instruction, la déclaration préalable est tacitement accordée. Toutefois, il est vivement recommandé de demander un certificat de non-opposition pour disposer d’un document officiel attestant de l’autorisation.
Les obligations après accord
Une fois la déclaration préalable accordée, vous devez afficher un panneau de chantier visible depuis la voie publique pendant toute la durée des travaux. Ce panneau doit mentionner les caractéristiques essentielles du projet et les voies de recours des tiers.
Cet affichage déclenche le délai de recours des tiers, fixé à deux mois. Pendant cette période, vos voisins ou toute personne intéressée peuvent contester l’autorisation devant le tribunal administratif s’ils estiment que le projet porte atteinte à leurs intérêts.
À l’achèvement des travaux, vous devez transmettre à la mairie une Déclaration Attestant l’Achèvement et la Conformité des Travaux (DAACT). Ce document permet à l’administration de vérifier que les travaux réalisés correspondent bien au projet autorisé.
Le permis de construire
Le permis de construire constitue l’autorisation d’urbanisme la plus complète, nécessaire pour les projets d’extension de grande ampleur.
Qu’est-ce qu’un permis de construire ?
Le permis de construire est une autorisation d’urbanisme délivrée par la mairie qui concerne les extensions de plus de 20 m² de surface de plancher ou d’emprise au sol, ou au-delà de 40 m² en zone urbaine couverte par un PLU.
Cette autorisation vise à vérifier que le projet respecte l’ensemble des règles d’urbanisme applicables sur le territoire communal, ainsi que les normes de construction en vigueur. Le permis de construire permet également à l’administration de s’assurer de la cohérence architecturale du projet avec son environnement.
La procédure d’instruction d’un permis de construire est plus approfondie que celle d’une déclaration préalable. Elle implique la consultation de différents services administratifs et, le cas échéant, d’organismes extérieurs comme l’Architecte des Bâtiments de France pour les sites protégés.
Le dossier de permis de construire
Pour déposer un permis de construire pour une extension, vous devez remplir le formulaire Cerfa n°13406 dédié aux constructions portant sur une maison individuelle. Ce formulaire constitue la base administrative du dossier.
Le dossier doit comprendre huit documents graphiques obligatoires numérotés de PCMI1 à PCMI8. Le PCMI1 correspond au plan de situation du terrain, le PCMI2 au plan de masse détaillant l’implantation du projet, le PCMI3 au plan en coupe du terrain et de la construction.
Les documents PCMI4 représentent une notice descriptive du projet, le PCMI5 et PCMI6 concernent les plans des façades et des toitures avant et après travaux, le PCMI7 présente un document graphique permettant d’apprécier l’insertion du projet dans son environnement, et le PCMI8 correspond à une photographie situant le terrain dans son environnement proche et lointain.
Si votre projet nécessite le recours à un architecte, celui-ci se chargera généralement de constituer l’intégralité du dossier et de le déposer en mairie. Son rôle ne se limite pas à la conception architecturale, mais englobe également l’assistance administrative et le suivi du chantier.
Le délai d’instruction
Le délai d’instruction d’un permis de construire est de deux mois à partir de la date de dépôt du dossier complet pour une maison individuelle et ses annexes, et de trois mois pour les autres projets.
Ce délai peut être prorogé d’un mois dans certaines situations, notamment lorsque le projet se situe dans un site protégé ou nécessite des consultations complémentaires. La mairie vous informera par courrier de cette prorogation avant l’expiration du délai initial.
En cas de dossier incomplet, la mairie dispose d’un mois pour vous notifier les pièces manquantes. Vous aurez ensuite trois mois pour compléter votre dossier. L’absence de réponse dans ce délai entraîne le rejet tacite de la demande.
En l’absence de réponse de la mairie à l’issue du délai d’instruction, le permis de construire est tacitement accordé. Comme pour la déclaration préalable, il est recommandé de demander un certificat attestant l’absence d’opposition pour disposer d’un document officiel.
Les obligations du titulaire
Une fois le permis de construire obtenu, vous disposez d’un délai de trois ans pour commencer les travaux. Cette durée peut être prorogée deux fois pour un an, à condition de formuler votre demande au moins deux mois avant l’expiration du permis.
L’affichage du panneau de chantier revêt une importance particulière pour le permis de construire. Ce panneau doit être installé de manière visible depuis la voie publique et maintenu pendant toute la durée du chantier, même si celui-ci s’étend sur plusieurs années.
Les dimensions minimales du panneau sont fixées à 80 centimètres de largeur sur 1,20 mètre de hauteur. Il doit mentionner les informations essentielles du projet : nom du bénéficiaire, date de délivrance du permis, nature du projet, surface créée, hauteur de la construction, et voies de recours.
À l’achèvement des travaux, vous devez transmettre une DAACT à la mairie dans un délai maximal de 90 jours suivant la fin du chantier. L’administration peut alors procéder à un contrôle de conformité pour vérifier que les travaux réalisés correspondent au projet autorisé.
Cas particuliers et situations complexes
Certaines configurations nécessitent une attention particulière dans le choix de l’autorisation à demander.
L’extension portant la surface totale au-delà de 150 m²
Même si l’extension elle-même fait moins de 20 m², dès lors que la surface totale du bâtiment après travaux dépasse 150 m², un permis de construire et le recours à un architecte deviennent obligatoires.
Cette règle surprend souvent les propriétaires qui envisagent une extension modeste. Par exemple, une maison de 145 m² avec un projet d’extension de 10 m² semblerait relever d’une simple déclaration préalable. Pourtant, la surface finale de 155 m² impose un permis de construire et l’intervention d’un architecte.
Cette obligation vise à garantir que les constructions d’une certaine importance bénéficient d’une expertise professionnelle en matière de conception et de respect des règles de l’art. L’architecte assure la cohérence du projet et sa pérennité technique.
L’extension non accolée à la maison
Une extension doit communiquer avec la maison principale par des ouvertures existantes ou nouvelles. Sans cette communication directe, la construction sera considérée comme un bâtiment indépendant et systématiquement soumise à permis de construire, sauf si sa surface reste inférieure à 20 m².
Cette règle concerne notamment les projets de studios de jardin ou de dépendances habitables situées à distance de la maison principale. Même de faible surface, ces constructions isolées peuvent nécessiter un permis de construire si elles constituent des logements autonomes.
Pour bénéficier des seuils favorables de la déclaration préalable, l’extension doit former un prolongement fonctionnel de l’habitation existante, accessible sans sortir du bâtiment. Un simple passage couvert ne suffit pas à caractériser cette continuité.
Les zones non couvertes par un PLU
Dans les communes dépourvues de PLU ou de document d’urbanisme assimilé, le seuil de 40 m² pour la déclaration préalable ne s’applique pas. Dès que l’extension dépasse 20 m², un permis de construire devient nécessaire.
Cette situation concerne principalement les communes rurales de petite taille. Dans ces zones, les règles d’urbanisme sont généralement moins contraignantes, mais les seuils d’autorisation restent plus stricts faute de document de planification détaillé.
Avant d’engager votre projet, renseignez-vous auprès de votre mairie pour connaître le régime d’urbanisme applicable. En l’absence de PLU, des règles nationales d’urbanisme s’appliquent, parfois complétées par des dispositions communales.
Les copropriétés
Dans le cas d’une copropriété, l’extension d’un lot privatif nécessite non seulement l’autorisation d’urbanisme auprès de la mairie, mais aussi l’accord de la copropriété si le projet impacte les parties communes ou l’aspect extérieur de l’immeuble.
L’assemblée générale des copropriétaires doit voter sur le projet, généralement à la majorité absolue (article 25) ou à la double majorité (article 26) selon la nature des modifications envisagées. Il est recommandé d’obtenir cet accord avant de déposer la demande d’autorisation en mairie.
Les extensions en copropriété concernent principalement l’aménagement de combles privatifs, la transformation de balcons en vérandas ou l’ajout d’extensions au rez-de-chaussée pour les lots disposant d’un jardin privatif. Chaque situation requiert une analyse spécifique.
Les servitudes et contraintes particulières
Certaines contraintes juridiques ou techniques peuvent limiter ou conditionner la réalisation d’une extension, indépendamment des autorisations d’urbanisme.
Les servitudes de passage, de vue ou d’implantation peuvent restreindre les possibilités de construction sur certaines parties du terrain. Ces servitudes résultent soit de dispositions légales, soit d’accords entre propriétaires voisins inscrits dans les actes notariés.
Les zones imperméabilisées constituent également une préoccupation croissante des municipalités face aux enjeux environnementaux. Certains PLU limitent le coefficient d’imperméabilisation des parcelles pour favoriser l’infiltration des eaux pluviales. Une extension augmente mécaniquement cette surface imperméable.
Les contraintes liées aux réseaux (assainissement, électricité, eau potable) peuvent également influencer la faisabilité du projet. Une extension nécessite souvent de prolonger ou de renforcer ces réseaux, ce qui peut engendrer des coûts supplémentaires significatifs.
Les démarches administratives pas à pas
Pour mener à bien votre projet d’extension, il convient de suivre une méthodologie rigoureuse.
Avant le dépôt : la phase de préparation
La première étape consiste à consulter le PLU de votre commune pour identifier les règles applicables à votre terrain. Portez une attention particulière aux règles concernant l’emprise au sol maximale autorisée, le coefficient d’occupation des sols, les distances à respecter par rapport aux limites séparatives et les prescriptions architecturales.
Prenez contact avec le service urbanisme de votre mairie pour exposer votre projet de manière informelle. Les agents peuvent vous fournir des informations précieuses sur les contraintes spécifiques et vous orienter sur le type d’autorisation à demander. Cette consultation préalable n’a aucun caractère officiel mais peut éviter des erreurs d’orientation.
Faites établir plusieurs devis par des entreprises certifiées pour estimer le coût de votre projet. Cette étape budgétaire est essentielle pour valider la faisabilité financière de l’extension. Les écarts de prix entre professionnels peuvent être importants, d’où l’intérêt de comparer au moins trois offres.
Si votre projet nécessite le recours à un architecte, sélectionnez-le avec soin en consultant plusieurs professionnels. L’architecte ne doit pas seulement concevoir l’extension, mais comprendre vos besoins, s’adapter à votre budget et vous accompagner dans toutes les démarches administratives.
La constitution du dossier
Une fois le projet défini, procédez à la constitution du dossier d’autorisation. Téléchargez le formulaire approprié sur le site Service-Public.fr ou retirez-le en mairie. Remplissez-le avec précision en indiquant toutes les caractéristiques du projet.
Réalisez ou faites réaliser les plans et documents graphiques nécessaires. Si vous ne disposez pas des compétences techniques, plusieurs solutions s’offrent à vous : faire appel à un architecte, un dessinateur-projeteur, un bureau d’études ou utiliser des logiciels spécialisés pour les projets simples.
Les plans doivent être réalisés à